Pleins feux sur les chercheurs : Ace Chan
Découvrez cette session de questions-réponses avec Ace Chan alors que nous plongeons dans les inspirations, les motivations, les méthodologies du projet d’Ace, et plus encore !
À propos d‘Ace Chan :
Ace Chan est candidat au doctorat à l’École de santé publique et des populations de l’Université de la Colombie-Britannique. Ace a reçu le prix du stagiaire pour la pensée novatrice en soutien de la santé et du bien-être des personnes LGBTQI2S en 2018, et Ace a obtenu une bourse de doctorat d’une durée de 4 ans pour ses études doctorales en 2020. Ace a également reçu la bourse d’études supérieures au doctorat des IRSC pour la recherche qui sera menée en lien avec sa thèse. Les intérêts de recherche d’Ace incluent la santé des minorités sexuelles et de genre (SMSG) et la création d’espaces de soins de santé inclusifs et accessibles pour les personnes SMGS. Ace s’efforce de fournir des preuves scientifiques pour atteindre l’équité en santé dans les populations marginalisées. Ace a démontré sa capacité à communiquer la science à des personnes de tous âges, y compris des intervenants, ayant déjà occupé des postes à Telus World of Science comme scientifique communautaire et fait partie de l’équipe de direction de la communauté de pratique de l’application des connaissances de la Colombie-Britannique.
Qu’est-ce qui vous a inspiré à faire de la recherche sur la prévention du cancer chez les personnes appartenant à une minorité de genre (MG) et pourquoi est-ce important ?
Mon diplôme de premier cycle était en physiologie cellulaire, où mon objectif principal était d’apprendre les systèmes biologiques à l’échelle microscopique. En utilisant les connaissances et les compétences que j’ai acquises grâce à cette formation, j’ai travaillé dans un laboratoire de neurosciences. J’ai rapidement réalisé que travailler sur un organisme modèle dans un laboratoire humide était insatisfaisant pour moi – je voulais entrer en contact avec les gens, tout en menant des recherches. J’ai plongé dans la littérature sur la santé pour voir ce qui résonnait en moi, car je voulais poursuivre mes études. Mon rôle précédent en tant qu’agent de soutien auprès des jeunes queer m’a attirée vers la littérature sur la santé queer. Au fur et à mesure que j’ai commencé à en apprendre davantage sur la santé publique et les déterminants sociaux de la santé, j’ai pris conscience de la façon dont les systèmes d’oppression et de marginalisation affectent les résultats en matière de santé et l’accès aux soins de santé pour les personnes queer.
Même si l’identité de genre et l’expression de genre sont protégées par la Loi canadienne sur les droits de la personne depuis juin 2017, la stigmatisation, la discrimination et la violence envers la communauté minoritaire de genre persistent. Je m’intéresse à l’examen de la façon dont les expériences d’oppression systémique ont une influence sur la santé des personnes appartenant à une minorité de genre.
Qu’est-ce qui vous a motivé à présenter une demande de données CanPath pour vos études supérieures?
Je voulais me mettre au défi et effectuer des analyses que je n’avais pas encore eu l’occasion de faire, en raison des limites des données. Par exemple, il n’y a pas beaucoup d’ensembles de données longitudinales canadiennes qui comprennent une question sur l’identité sexuelle, ce qui crée des lacunes dans les connaissances sur la santé des personnes de minorités de genre au Canada. Le fait de réaliser que le sondage de CanPath comprenait une question sur l’identité de genre m’a motivé à présenter une demande d’utilisation des données de CanPath pour ma thèse, car mon intérêt de recherche est également la prévention du cancer. J’ai également été intrigué par les études qui ont été publiées à l’aide des données de CanPath et par l’impact qu’elles ont eu sur le système de santé.
Pouvez-vous nous en dire plus sur vos méthodologies de recherche?
CanPath évalue l’identité de genre à l’aide d’une méthode en 2 étapes : 1) Quel est votre sexe à la naissance? 2) Qu’est-ce qui décrit le mieux votre identité de genre actuelle? Avec ces deux questions, nous serons en mesure d’identifier les participants dont le sexe assigné à la naissance est discordant avec leur identité de genre. À partir de là, nous effectuerons des analyses de données longitudinales pour déterminer s’il y a eu des changements dans les facteurs de risque de cancer, au fil du temps. Nous voulons comprendre ces changements dans les facteurs de risque de cancer à partir de membres de la collectivité, par le biais d’entretiens avec des personnes de MG.
Comment les résultats de vos recherches pourraient-ils contribuer aux connaissances existantes sur la prévention du cancer chez les personnes de MG? Comment pourraient-ils influer sur les politiques et les interventions visant à réduire le risque de cancer dans les collectivités de MG?
Les connaissances existantes sur la prévention du cancer chez les personnes appartenant à des MG ont progressé ces dernières années, mais la recherche axée sur cette collectivité reste rare. J’espère ajouter à la littérature des recherches rigoureuses et percutantes qui profiteront aux membres de la collectivité de MG. Nous voulons créer un changement systémique durable pour les personnes appartenant à une minorité de genre, car l’accès aux soins de santé et l’apparition de résultats néfastes pour la santé ne devraient pas être dictés par l’identité de genre ou l’expression de genre.
La recherche et l’application subséquente des connaissances sont d’excellents outils d’équité parce qu’ils servent à raconter des histoires inédites sur les collectivités marginalisées. Avec ces récits, nous pouvons développer l’empathie et la compétence parmi les décideurs clés comme les politiciens.
Quelles sont certaines des implications de votre recherche pour la santé de la population et comment peut-elle contribuer à réduire le fardeau du cancer dans les collectivités de MG au Canada?
La recherche pour ma thèse porte sur la prévention primaire du cancer dans les collectivités minoritaires de genre. Les résultats de cette recherche pourraient avoir de vastes conséquences sur les politiques – les conséquences qui seront articulées pour la collectivité seront guidées par les personnes appartenant à une minorité de genre, car nous voulons mettre de l’avant les voix des personnes de cette collectivité. Nos résultats aideront à réduire le fardeau du cancer dans les collectivités de MG parce que nous pouvons examiner la relation entre l’oppression systémique et les comportements liés au mode de vie qui causent le cancer chez les gens de MG. Notre objectif est de fournir les données probantes requises pour élaborer des politiques visant à réduire les inégalités sanitaires liées au cancer au sein des collectivités de MG.
Y a-t-il une dernière réflexion que vous aimeriez partager avec nos lecteurs au sujet de votre projet?
De nombreuses publications documentent les personnes appartenant à une minorité de genre, leurs inégalités sur le plan de la santé et leurs mauvais états de santé. Bien que cela soit vrai, il est également important de se rappeler qu’il y a de la joie dans ces collectivités. Je suis reconnaissant de faire partie d’un réseau croissant de chercheurs et de praticiens qui se soucient sincèrement de la prestation de soins de santé sécuritaires et équitables pour cette collectivité. Je suis profondément conscient que ce genre de recherche ne peut être réalisé dans de nombreuses régions du monde, même sur notre propre continent, et je me consacre à transformer les systèmes au Canada en espérant influencer la recherche ailleurs dans le monde à l’avenir.
Êtes-vous un étudiant diplômé intéressé par la prévention du cancer? Envisagez d’utiliser les données de CanPath pour vos recherches ! Apprenez-en plus en consultant notre processus d’accès ou en contactant notre agent d’accès.