Les données de CanPath révèlent le rôle occulte de la pollution de l’air dans les maladies rhumatismales

Affichés mars 12, 2025

La pollution de l’air n’est pas seulement un problème pulmonaire. Elle a des effets considérables sur la fonction immunitaire et les maladies auto-immunes. Le vaste ensemble de données de CanPath offre aux chercheurs une occasion unique d’explorer ces liens et de faire progresser la recherche sur la pollution de l’air et les maladies auto-immunes.

La pollution de l’air est souvent associée à des affections respiratoires, mais de nouvelles recherches révèlent que son impact s’étend au-delà des poumons, influençant la fonction du système immunitaire et contribuant aux maladies auto-immunes et rhumatismales. La compréhension de ces liens est essentielle pour la prévention et le traitement des maladies, ainsi que pour les stratégies de santé publique.

Dr. Sasha Bernatsky
Dre Sasha Bernatsky

La Dre Sasha Bernatsky, rhumatologue et épidémiologiste, est à l’avant-garde de cette recherche. Ses travaux démontrent que la pollution atmosphérique, en particulier les particules fines (PM2,5), peut jouer un rôle de déclencheur environnemental dans le dysfonctionnement immunitaire. CanPath, la plus grande étude sur la santé de la population au Canada, fournit aux chercheurs les données nécessaires pour examiner ces liens en profondeur.

Comment la pollution de l’air affecte le système immunitaire et les maladies auto-immunes

Les polluants atmosphériques comprennent les PM2,5, le dioxyde d’azote (NO2), l’ozone et d’autres entités. Les PM2,5 peuvent pénétrer dans la circulation sanguine et déclencher une inflammation systémique et un dérèglement immunitaire. Si les effets de la pollution atmosphérique sur les affections respiratoires telles que l’asthme et le cancer du poumon sont bien documentés, son rôle dans les maladies auto-immunes est un domaine d’investigation plus récent.

« L’un des aspects les plus intéressants de ces analyses est qu’elles ont fourni l’une des premières indications que la pollution de l’air peut affecter le système immunitaire », a déclaré la Dre Bernatsky. « Avant ces analyses, nous disposions de bonnes données sur ce qui se passe lorsque vous êtes exposé aux PM2,5 en termes de risque d’asthme ou de cancer du poumon. C’est logique, car on respire l’air et il y a un effet local. Mais il s’agissait de l’une des premières analyses portant sur un type de maladie totalement différent. Elle a convaincu les membres de la division d’évaluation des effets de l’air sur la santé de Santé Canada qu’en effet, les effets sur la santé peuvent aller bien au-delà des seuls poumons ».

Ce nombre croissant de recherches souligne la nécessité de disposer de données longitudinales à grande échelle pour mieux comprendre l’ensemble des effets de la pollution atmosphérique sur les maladies à médiation immunitaire telles que la polyarthrite rhumatoïde et le lupus systémique.

Le rôle de CanPath dans l’avancement de la recherche sur les maladies rhumatismales

Ressources de données sur l’arthrite dans CanPath : Échantillons biologiques, génotypage et diagnostics autodéclarés pour l’ostéoarthrose, l’arthrite rhumatoïde et d’autres formes d’arthrite.

L’ensemble de données longitudinales à grande échelle de CanPath est une ressource inestimable pour les chercheurs qui entreprennent la recherche sur la pollution de l’air et les maladies auto-immunes. En reliant les données sur l’exposition environnementale aux informations sur la génétique, le mode de vie et la santé, CanPath permet aux scientifiques d’étudier comment la pollution de l’air contribue aux maladies à médiation immunitaire au fil du temps.

« Les échantillons de sérum et les données de CanPath ont été extrêmement utiles », souligne la Dre Bernatsky. « En fait, je ne vois pas comment nous aurions pu faire ce que nous avons fait sans CanPath ».

Dr. Trevor Dummer
Dr Trevor Dummer

Le Dr Trevor Dummer, expert en santé environnementale, s’est penché sur l’évolution de l’étude et son potentiel de découverte : « Il est agréable de voir certains de ces résultats parce que je me souviens de ce qui s’est passé il y a de nombreuses années. CanPath existe depuis 15 ans. C’est un laps de temps considérable. Je me souviens des premières collaborations, alors c’est formidable de voir les fruits de tous ces travaux.

Ce vaste ensemble de données permet aux chercheurs de suivre les tendances au fil du temps et d’évaluer comment l’exposition à long terme à la pollution atmosphérique influe sur le développement et la progression des maladies.

Implications pour la recherche future et la santé publique

Les connaissances acquises à partir des données de CanPath pourraient permettre de :

Étant donné que la pollution de l’air demeure une préoccupation mondiale, l’exploitation d’ensembles de données à grande échelle sera essentielle pour comprendre et atténuer son impact. Les chercheurs peuvent utiliser les données CanPath liées aux données d’exposition environnementale du Consortium canadien de recherche en santé environnementale urbaine (CANUE) pour étudier les maladies à médiation immunitaire et l’environnement.

En continuant à étudier l’influence de la pollution sur les maladies à médiation immunitaire, les chercheurs peuvent également contribuer à l’élaboration de politiques et d’interventions qui protègent la santé des individus et des populations. Pour ceux qui souhaitent faire avancer ces travaux, les données de CanPath sont inestimables pour découvrir de nouvelles perspectives dans la recherche sur les maladies environnementales et auto-immunes.